http://www.lematin.ch/fr/actu/suisse/qui-sont-ces-liberateurs-d-animaux_9-195577
ORGANISATION-MOUVEMENT ALF:
qui sont ces libérateurs d'animaux?
Le Front de libération des animaux suscite la polémique. Qui se cache derrière l'ALF, cette organisation considérée comme terroriste que défend Klaus Petrus?
Des membres de l'ALF ont organisé un faux enterrement le 12 mars dernier à Sydney en Australie. Ils protestaient contre la pratique du «mulesing».
Cette technique chirurgicale d'ablation d'une partie de la peau périanale des moutons, jugée barbare, est utilisée pour combattre les myiases.
LE CREDO DE L'ALF :
Né dans les années 1960 en Grande-Bretagne, le Front de libération des animaux (ALF, Animal Libération Front) s'est donné pour mission de «libérer les animaux de tous les lieux où ils sont victimes d'abus», qu'il s'agisse
de laboratoires expérimentaux, de fermes destinées à la fourrure ou à l'alimentation. Par le biais de destruction de biens et de propriétés, les activistes cherchent à causer des dégâts financiers aux entreprises qui
exploitent les animaux. Par exemple, l'ALF a revendiqué en février 2007 l'incendie de deux camions de transport de viande près de Bellinzone.
UNE ORGANISATION OPAQUE
Il est très difficile de savoir qui se cache réellement derrière l'ALF, car les militants agissent de manière anonyme, toujours encagoulés ou masqués pour éviter d'être identifiés. «Parce que les actions de l'ALF peuvent être
hors la loi, les activistes travaillent de façon anonyme, que ce soit en petits groupes ou individuellement, et n'ont pas d'organisation centralisée ou de coordination de leurs actions», peut-on lire sur leur site Internet.
SONT-ILS DES TERRORISTES?
Jean-Marc Flückiger, doctorant en philosophie politique qui s'intéresse à cette mouvance, préfère parler de «mouvement politique violent» plutôt que de terrorisme. Dans La Liberté du 11 juillet 2007, il concède toutefois que
«le système est comparable à celui d'Al-Qaida, tout est basé autour de quelques principes idéologiques, sans centralisation. Les cellules sont autonomes.» De son côté, l'association assure mener une «campagne non
violente», car les activistes prennent toutes les précautions nécessaires pour ne pas blesser d'animaux (humains ou non humains), dit-elle.
Il crée la polémique
En comparant le sort des chiens d'aveugles à celui des esclaves noirs, le professeur bernois Klaus Petrus a créé la polémique cette semaine. Il milite pour l'abolition du droit de propriété de l'homme sur l'animal. Et
manifeste sa sympathie pour les organisations extrémistes comme l'ALF.
«L'histoire récente du mouvement prouve que l'action directe peut s'avérer très efficace», affirme ce professeur de philosophie qui n'exclut pas que ce type d'action puisse être «le seul moyen de faire pression sur l'industrie
animale».